Ce livre traite de la fonction symbolique de l’eau dans la culture africaine en général, en particulier du lac Awing, à la lumière de la pensée des Égyptiens anciens. L’auteure a recours aux réalités de la culture pharaonique pour interroger et comprendre l’eau ; un pan parfois ignoré de la filiation culturelle entre l’Égypte ancienne et les autres peuples africains. On se retrouve, à travers cette analyse autour de l’eau, face à une autre preuve du continuum culturel africain.
À partir d’une approche à la fois fonctionnaliste et culturaliste, elle démontre la sacralité, voire la sacralisation de l’eau par les peuples africains. Tout comme ce fut le cas dans la culture pharaonique à travers le dieu Hapy, le Nil et le rôle primordial qu’il a joué pour l’émergence de la civilisation égyptienne, l’analyse permet de comprendre que de façon séculaire en Afrique noire, mythes, croyances, rituels, spiritualité et imaginaires sont au cœur des relations entre les populations et l’eau, symbole de la vie. En tant que demeure des ancêtres, des totems et des divinités en l’occurrence Fogheeme, le lac Awing est un lieu sacré où le peuple exprime sa religiosité. Par conséquent, il matérialise le cosmos tout en mettant en étroite corrélation la vie et la mort.
Préface du Professeur Aboubacry Moussa Lam (égyptologue)