Éditions Premières Lignes

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Gnwt. Revue d’égyptologie et d’histoire des civilisations de l’Afrique noire. Volume 1

7.500 Fcfa

Réseau des Enseignants-Chercheurs en Egyptologie et Civilisations d’Afrique noire (RECECAN)

 

Parution : Octobre 2020

GENOUT est un mot féminin pluriel de la langue medou kemet (égyptienne). En français, le mot correspondant est Annales et en anglais Annals. Quoi de plus normal pour servir de support à la connaissance des antiquités et de la civilisation négro-africaine !

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Pour Cheikh Anta Diop :

“aujourd’hui encore, de tous les peuples de la terre, le Nègre d’Afrique noire, seul, peut démontrer de façon exhaustive, l’identité d’essence de sa culture avec celle de l’Egypte pharaonique, à telle enseigne que les deux cultures peuvent servir de systèmes de références réciproques ” (Diop, 1993 : 12).

Cependant, il ne s’agit pas juste de se connaître. Il s’agit de renaître culturellement, au regard de l’œuvre aliénante et déformante de la fameuse mission civilisatrice. L’inexistence d’une tribune d’expression spécialisée, à l’instar d’une revue consacrée à ces questions au Sud du Sahara et domiciliée sur place, interpelle l’expertise en la matière quoiqu’embryonnaire. C’est fort de tout cela que le groupe de Yaoundé, après concertation avec les collègues d’autres pays du continent, a trouvé opportun de mettre sur pied la revue GNWT/GENOUT.

Elle sera en charge de la publication et de la diffusion du savoir, produit des recherches de cette communauté savante émergente sans en faire leur chasse gardée.  A son tour, cet intérêt exige le refus de la dépendance et de l’extraversion dans la mesure où elle donne désormais à nos chercheurs la possibilité de publier ici ou ailleurs, selon leur convenance. Cette revue voit le jour dans un environnement pluridisciplinaire où l’Egyptologie côtoie d’autres sciences historiques. Une rubrique varia est alors consacrée à la diffusion des articles inédits en rapport avec ces domaines de recherche. Tous ces savoirs doivent néanmoins avoir pour grille de lecture et fil conducteur les sources essentiellement endogènes pouvant contribuer à une meilleure lecture et compréhension du passé séculaire de l’Afrique noire.

Sommaire du volume

pp. : vii-x Editorial
pp. : 11-25 Étude du rôle et de la signification du chiffre 7 en Afrique noire depuis l’Égypte ancienne El Hadji Malick Dème, Mamadou Ibra Sy et Aboubacry Moussa Lam Ce travail est une modeste contribution au mystère des nombres sacrés de l’Égypte pharaonique et de l’Afrique noire traditionnelle. Le présent article se propose d’examiner, dans un premier temps, le poids du chiffre 7 dans les conceptions religieuses égypto-africaines plus précisément la place de ce nombre consacré dans la création et dans l’architecture sacrée. Enfin, il revisite le lien étroit entre le chiffre 7 et la trilogie forgeron, excision et circoncision.
pp. : 27-52 Le fonctionnaire et l’exercice de sa charge dans l’Afrique noire ancienne : l’exemple de l’Égypte pharaonique (Ancien et Moyen Empires, 2780-2280 et 2060-1786 av. J.-C.) Alexis Tague Kakeu Une étude du fonctionnement des gouvernements et des administrations dans les entités politiques africaines anciennes nous révèle qu’elles ont, bien avant l’avènement des États africains dits modernes, recouru aux services des fonctionnaires. Dans la plupart des cas, comme dans l’Égypte pharaonique, ceux-ci ont œuvré pour l’essor et l’épanouissement de leurs entités politiques, ainsi que de leurs populations. Il est donc intéressant de chercher à comprendre à travers cet exemple de l’Égypte des Pharaons pendant l’Ancien et le Moyen Empires, les ressorts du dévouement de ces agents publics pour une cause commune. Très concrètement, il s’agit de comprendre le pourquoi et le comment dans l’Afrique noire ancienne, et plus particulièrement dans l’Égypte pharaonique, le fonctionnaire au-delà des privilèges attachés à sa fonction et à son statut, a considéré sa charge plus comme un sacerdoce que comme un moyen pour satisfaire des intérêts égoïstes.
pp. : 53-75 Collections of ancient Africa: art forms, typology and conservation Ngitir Victor Bayena The notion of African civilizations as appendages of Western classical civilizations has never been as outmoded as manifest in the continent’s community art collections, iconography and traditional conservation. The emblematic collections of the Cameroon Grassfields, the palatial monuments of Great Zimbabwe and the mummification practices of ancient Egypt bear testimony to this. This paper identifies African models for collections and museums, traces their genesis and examines their classification as well as indigenous conservation. A blend of oral tradition, qualitative research and participatory observation, analysed on thematic-cum-chronology basis answers our central question: does Africa really need Western heritage models?
pp. : 77-110 ka et ba dans l’ontologie égypto-africaine Mouhamadou Nissire Sarr Cette contribution vise à retracer l’origine lointaine des patronymes ba et ka, que l’on retrouve aussi bien en Égypte ancienne que chez les populations de l’Ouest africain et celles de l’Afrique bantu. En s’appuyant sur la linguistique, l’iconographie, les textes gravés sur les anciens monuments égyptiens, les stèles, ainsi que les traditions orales des peuples de l’Afrique de l’Ouest et celles du peuple bantu, l’auteur dévoile le sens ontologique des patronymes ba et ka, en rapport avec des croyances religieuses et funéraires.
pp. : 111-126 Parallélisme de symboliques des tabous alimentaires sur le poisson entre l’Égypte pharaonique et les peuples bantu du Sud-Cameroun Alain Roger Pegha L’objectif de cette étude est de monter comment, sous la pression de l’histoire, les hommes des civilisations antiques ont pu intégrer les interdits alimentaires dans leur mode de pensée. Les faits historiques à la base de cette analyse se rapportent à l’Égypte pharaonique. Depuis plus de 3000 ans avant J.-C., elle continue de nous étonner par sa splendeur, le raffinement de son art, et surtout la qualité de ses écrits. Une étude profonde de ce temple d’éternité que fut le Pays des Pharaons, amène à constater que, la divinité est presque présente partout. Elle apparaît sous de multiples formes : humaines, animales ou végétales. Il en est ainsi des poissons, tabous et symboles de la résurrection évoqués à travers les légendes. Il existe chez les Bantu du Sud Cameroun des poissons similaires, décrétés tabous dans les habitudes alimentaires. Cela à travers les légendes qui, avec une fidélité immuable, semblent défier l’espace et le temps qui se situe entre les Égyptiens anciens et les peuples bantu. Ce qui nous plonge dans une approche de continuum culturel entre l’antiquité égypto-nubienne et l’Afrique noire moderne.
pp. : 127-148 La tombe des hauts dignitaires ngemba : un prototype des tombes de hauts dignitaires kemetiou de l’époque thinite à l’Ancien Empire Apisay Eveline Ayafor L’histoire de l’inhumation dans les sociétés d’Afrique noire en général et Ngemba en particulier est pleine de symboles importants et indispensables à la compréhension des relations que les vivants ont avec les morts. Depuis Kemet, l’enterrement d’une dépouille nécessite des techniques qui amènent à ne confier cette tâche qu’aux “vivants [possédant] le savoir-faire nécessaire à l’accomplissement des actes liés à ces moments d’effervescence sociale” (Mbonji Edjenguèlè : 2006, 164). Dans le Nord-Ouest du Cameroun, la mort des hauts dignitaires retient notre attention. Cela, à cause de leurs sépultures apparentées aux tombes de nobles kemet de la période thinite et de l’Ancien Empire. Cet article vient montrer le rapport (forme et fonds), qui existe entre les tombes des hauts dignitaires ngemba et kemetiou
pp. : 149-172 La notion d’ordre social, de félicité et de châtiment divin dans la religion égyptienne. Cas de comparaison avec les religions révélées et négro-africaines Mahamadou Imrane Sow En Égypte pharaonique, les notions d’ordre social, de félicité et de châtiment divin étaient nettement liées à la Maât. Celle-ci régulait la vie en société ; elle était aussi garante de l’immortalité de l’âme du défunt dans l’au-delà. Ce travail vise à montrer que l’harmonie dans la société et la réussite du défunt Égyptien dans l’au-delà sont des éléments nettement liés aux principes établis par la Maât. Dans les religions révélées et négro-africaines, il existe aussi des valeurs comparables à la Maât et qui conditionnent également le sort des défunts. Pour mieux illustrer cela, nous allons comparer les enseignements de la Maât relatifs à l’au-delà à ceux des religions révélées et négro-africaines.
pp. : 173-190 L’administration coloniale française face à la justice ordalique et la profanation des tombes dans le Subdivision de Babimbi (1949-1960) Patrick Romuald Jie Jie et Rose Nadine Mahoula Ndjokwe Pendant les périodes du mandat et de la tutelle, la France, dans sa logique civilisatrice, s’attaqua à certaines réalités coutumières telles que la justice ordalique et la profanation tombale chez les Babimbi de la Sanaga-Maritime. L’ordalie désigne les épreuves par les éléments naturels (eau, feu) ; elle se distingue des serments. La profanation des tombes quant à elle était un rite consistant à exhumer des dépouilles pour des pratiques rituelles. Les Français réprouvaient de telles pratiques jugées paganistes, contrairement aux populations qui les considéraient comme d’authentiques pratiques traditionnelles. De ces deux considérations naîtra un antagonisme que nous avons tenu à matérialiser. À travers des données archivistiques, écrites et orales, cette contribution relève les motifs de l’incompréhension entre le colonisateur français et les populations babimbi, enracinées dans leurs traditions.
pp. : 191-205 L’ordalie ou procédé de recherche de la vérité chez les Égyptiens anciens et les Ngoh ni Nsongo du Cameroun : un jalon pour la renaissance d’une justice égypto-africaine Cédric Stéphane Mbah Cet article propose de considérer l’ordalie qui est une pratique ancienne des sociétés égypto-africaines comme une alternative dans la recherche de la vérité dans nos juridictions “modernes”. À partir de l’exemple des faits et gestes ordaliques chez les Égyptiens anciens et les Ngoh ni Nsongo du Cameroun, l’on peut remarquer que ces pratiques séculaires sont encore très vivaces en Afrique noire nonobstant les mutations qu’auraient subies les sociétés africaines via la “mission civilisatrice’’ de la colonisation. Notre papier suggère alors un retour des Africains à la justice ordalique, l’adapter aux procédures judiciaires actuelles afin de se départie des maux qui l’auréolent aujourd’hui.
pp. : 207-229 De la pseudo-pratique esclavagiste à l’esclavagisation en Afrique noire sous l’éclairage du mode de production de l’Égypte ancienne et des Afriques postérieures Achille Béranger Ngo Issock Foe Le mode de production ou le système socio-économique d’une communauté humaine donnée traduit non seulement la gestion des moyens de production et les biens produits, mais aussi définit le type de rapports humains en vigueur. Ainsi, le présent article insiste sur l’inadéquation entre le mode de production égypto-africain et la pratique de l’esclavage dans les sociétés africaines avant les colonisations arabo-musulmane et européo-chrétienne. Il en ressort que l’esclavage vu sous son prisme de pratique socio-économique n’est guère juridiquement établi et reconnu dans le contexte négro-africain. Car, dans ces sociétés, tout est régi par la maât entendue ici comme le principe régalien d’éthique, vérité, justice, harmonie, solidarité et paix. L’esclavagisation de l’Afrique noire est un processus né des rencontres déformantes du monde occidentalo-chrétien et le monde arabo-musulman du XIVème siècle jusqu’au XXIème siècle.

Caractéristiques

ISSN : 2708-9142

Périodicité : un numéro par an

Prix :  7.500 F CFA (Zone CEMAC)

Pagination : 240 pages

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