Ngoa-Ekelle est une revue à parution annuelle du Réseau d’Études Politiques et des Relations Internationales (REPRI) – ex-Laboratoire d’Études Politiques et des Relations Internationales (LAEPORI) – au Département d’Histoire de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé 1, Cameroun. Revue pluridisciplinaire, elle rassemble des articles sur l’histoire politique, les relations internationales, la sociologie politique ainsi que les études géopolitiques et géostratégiques. Elle est dotée d’un comité scientifique international, d’un comité de lecture et d’un comité de rédaction. Sa procédure d’évaluation est en double aveugle. Les articles, publiés en français ou en anglais, doivent être des travaux de recherche, d’expérimentation à résultats originaux.
Revue Ngoa-Ekelle
Ngoa-Ekelle. Revue du REPRI. Volume 2
7.500 Fcfa
Réseau d’Études Politiques et des Relations Internationales (REPRI) – ex-LAEPORI
ISSN : 2959-3476
Parution: Avril 2025 (Dossier thématique : Échanges transfrontaliers entre le Cameroun et ses voisins)
Sommaire du volume
pp. : 9-17 | Introduction au dossier | ||
pp. : 19-46 | Zone d’exploitation commune entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale au fond du golfe de Guinée | Tchudjing Cassimir | La découverte d’importants gisements pétro-gaziers au fond du golfe de Guinée a créé à la fois des tensions et des rapprochements de gestion coopérative entre les pays riverains. Le 17 mars 2023, le Cameroun et la Guinée Équatoriale ont signé un accord pour l’exploitation commune de leurs champs pétroliers et gaziers transfrontaliers au niveau maritime. Cet accord crée effectivement une ZEC ou JDZ dont l’exploitation conjointe du gaz et du pétrole s’y trouvant permet l’augmentation des revenus et la création des emplois dans les deux pays, la reconnaissance d’une frontière provisoire en attendant la définition négociée d’une frontière à travers un accord. Il permet au Cameroun d’intégrer le régime international des zones d’exploitation commune comme les autres États du fond du golfe de Guinée. |
pp. : 47-64 | Impact des échanges transfrontaliers entre les populations locales pendant le conflit de Bakassi (1993-2013) | Nkolo Yves Alfred | La zone frontalière de Bakassi, située au fond du golfe de Guinée, est très riche en ressources pétrolières, et halieutiques. Elle a fait l’objet de plusieurs crises entre le Cameroun et le Nigéria. En effet, sa situation géographique fait d’elle une arène de convoitises économiques géostratégiques. Ces convoitises ont été à l’origine du différend frontalier entre le Cameroun et le Nigéria causant un climat d’insécurité permanent dans la zone frontalière. Malgré la crise transfrontalière, les Camerounais et les Nigérians ont développé un climat de vie paisible, à travers une coopération communautaire extra-étatique. Cette coopération se matérialise par les échanges économiques et culturels qui démontrent l’ambivalence qui caractérise les zones frontalières. Ainsi nous revient-il dans cet article de ressortir l’influence des échanges transfrontaliers entre Camerounais et Nigérians sur la crise de Bakassi de 1993 à 2013. En s’appuyant sur l’approche diachronique et la théorie du transnationalisme, notre analyse ressort l’adhésion des populations d’origines diverses à l’idée de paix, au respect et à l’application du verdict prononcé par la Cour Internationale de Justice (CIJ) le 10 octobre 2002 sur l’affaire Bakassi en faveur du Cameroun. |
pp. : 65-83 | Échanges commerciaux et marchés frontaliers en pays massa et moundang : facteurs d’intégration Tchad-Cameroun | Babassou Haya Simon | Partagés entre le Tchad et le Cameroun par la colonisation européenne du XIXe siècle qui a établi une frontière entre eux, les Massa et les Moundang continuent d’entretenir des relations transfrontalières riches et variées. Celles-ci participent à la dynamisation des liens séculaires de ces deux pays voisins. Ce travail se penche sur la question d’intégration. Il a pour principal objectif de faire une analyse de la contribution des échanges commerciaux et des marchés frontaliers en pays massa et moundang à la dynamique d’intégration entre le Tchad et le Cameroun. Fondamentalement, les théories de la libre circulation et intégrationniste ont été retenues dans l’étude de ce travail. Des sources orales, écrites ainsi que les observations participantes ont été convoquées dans l’analyse de cet article. Elles ont été mises au service de la méthode analytique et de l’approche pluridisciplinaire. Cette méthodologie nous a permis de mettre en évidence le fait que les échanges commerciaux et les marchés frontaliers en pays massa et moundang sont des facteurs incontestables qui jouent un rôle déterminant et important dans le processus d’intégration entre le Tchad et le Cameroun. |
pp. : 85-102 | La gestion de la transhumance transfrontalière du bétail entre le Cameroun et le Tchad : facteur d’une coopération multiséculaire 1990-2023 | Djomdi Édouard | Le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique sont les poumons d’élevage bovin en Afrique Centrale. Les ressources naturelles en eau et en pâturages sont diverses et changeantes dans ces pays. Le climat et le relief, favorables à la pratique de l’élevage et de l’agriculture, sont les principales activités économiques de ces pays limitrophes. C’est pourquoi des trajectoires se créent et se transforment entre les populations agropastorales du Cameroun et du Tchad : c’est la transhumance transfrontalière. Cette dernière, longtemps considérée comme une activité génératrice de conflits qu’il faut régler par la fermeture des frontières, reste une activité génératrice de revenus qui entre en droite ligne avec la coopération bilatérale entre le Cameroun et le Tchad. Il est normal que la gestion de la transhumance transfrontalière soit au centre des réflexions mondiales. Comment peut-on gérer rationnellement la transhumance transfrontalière entre le Cameroun et le Tchad dans la pratique des systèmes d’élevage traditionnel ? Cet article aborde les différents aspects de la pratique de la transhumance transfrontalière entre le Cameroun et le Tchad à travers la vallée du Logone. En se focalisant sur une démarche analytique et épistémologique, il met en exergue le rôle socioéconomique et politique de la transhumance transfrontalière dans la coopération Cameroun-Tchad. Il découle de cette étude que la transhumance transfrontalière bien encadrée et régulée permet de juguler le chômage en réduisant la pauvreté tout en étant vecteur de l’intégration sous-régionale. |
pp. : 103-133 | Kentzou (Est-Cameroun) : espace de circulation, de rencontre et de mise en tensions entre les anciens établis, nouveaux venus et enjeux sous-régionaux de pacification | Eyigla Émile Zola | Les lieux de circulation et de rencontre des identités plurielles (confessionnelle, linguistique, professionnelle, politique, ethnique, sexuelle) ont été évoqués dans de nombreux travaux montrant d’une part leur fonction ou rôle dans la construction d’une identité transnationale et d’autre part, comme étant des espaces de discussion conduisant à des exclusions et réclusions. Aussi, par leur destruction ou leur construction, (re)construction, voire (dé)construction, ces lieux de partage de l’en-commun apparaissent comme étant des espaces de souvenirs versus (dé)souvenirs pouvant constituer un enjeu de dispute entre plusieurs populations, tant la problématique du territoire peut être rassemblante, excluante et mettre en scène le rejet de l’autre à la suite de vives tensions. Cette étude se propose ainsi de considérer la localité de Kentzou dans l’actuel département de la Kadey, région de l’Est au Cameroun comme un espace géo-historique mémoriel, de circulation, de rencontres et de clivages entre les populations à identités culturelles plurielles qui l’occupent ou l’ont occupé par le passé. Le choix de cette localité comme site d’étude est dû à sa proximité géographique, historique et socio-anthropologique avec la zone en crise que constitue la RCA. Les tensions quasi permanentes dans ce pays de la sous-région Afrique centrale sont à l’origine des déplacements forcés des populations vers les localités camerounaises voisines à l’instar de Kentzou où, entre accueil harmonieux et suspicion, s’organise désormais la vie entre les différentes communautés. Sur la base d’une approche sociohistorique qui allie les démarches qualitatives et quantitatives, il sera question de retracer, à partir des documents écrits et témoignages oraux, le parcours de ce lieu qui représente à la fois les « lamentations » et l’intégration des identités culturelles plurielles transnationales. |
pp. : 135-163 | Dynamiques transnationales d’utilisation des enfants combattants par le groupe djihadiste Boko Haram au Tchad et au Cameroun (2014-2022) | Tchokonte Kameni Daniel | Cet article aborde la question de l’implication juvénile dans le groupe djihadiste Boko Haram sur les rives du bassin du Lac Tchad. Depuis 2014, on note une aggravation de l’insécurité le long de la frontière entre le Tchad et le Cameroun principalement, puis entre le Cameroun et le Nigéria accessoirement. Cette violence extrême s’est traduite par un endoctrinement idéologique des enfants, qui a donné naissance à des milliers de jeunes combattants de part et d’autre de la frontière Tchad-Cameroun. Leur participation dans les conflits et leur réintégration dans la société ont été sous-évaluées comme cela a souvent été le cas ailleurs dans le monde. Dans ces conditions, comment s’opère la militarisation de ces jeunes enfants dans la zone contiguë Tchad-Cameroun ? Mieux, quels sont les mécanismes spécifiques de réintégration des jeunes enfants ayant participé à titre de combattants dans les rangs de la secte djihadiste Boko Haram au Tchad et au Cameroun ? Enfin, quelle est la morphologie particulière de la prise en main des enfants combattants démobilisés de la nébuleuse djihadiste dans la zone contiguë Tchad-Cameroun ? Partant de la théorie du transnationalisme ou « fallstates » (A. Portes, L. Guarnizo et P. Landolt), le présent article se propose – à travers une analyse des données fondée sur une approche empirique, une démarche diachronique et combinaison de sources orales et écrites – de revenir sur l’implication des jeunes dans la secte Boko Haram. Singulièrement, il interroge les mécanismes mis en place au Cameroun et au Tchad pour sécuriser les frontières contre la mobilité des hordes d’enfants soldats, pour empêcher la violence armée et pour faciliter la réintégration de ces enfants combattants. |
pp. : 165-167 | Conclusion au dossier | ||
pp. : 169-189 | Tentative de construction française d’une intégration en AEF adossée au Cameroun (1911-1940) | Kanou Ngwouanfo Modeste† | L’article porte sur la tentative de la France d’adosser l’intégration de l’Afrique Équatoriale Française (AEF) sur le Cameroun français de 1911 à 1940. Son but est d’analyser les efforts déployés par cette puissance coloniale pour faire du Cameroun le moteur de l’intégration de l’AEF. Le problème est de montrer comment la France a essayé, durant la période coloniale, de faire du Cameroun le pôle de l’intégration en Afrique centrale. Pour y parvenir, l’article recense les enjeux de cette politique française et les actes posés par l’administration française pour tenter de la réaliser. Elle convoque à la fois les théories volontariste et territoriale de l’intégration et un corpus documentaire composé des archives et des sources secondaires. Les enjeux de l’adossement de l’intégration en AEF sur le Cameroun résident dans la dotation de ce dernier d’infrastructures de transport, des ressources humaines mieux formées, d’une position géostratégique importante au commerce international et à la sécurité de l’AEF. Quant aux actes posés par la France pour créer cet espace intégré incluant le Cameroun, nous avons la conquête du Cameroun allemand en 1916, la modification des frontières camerounaises en faveur de l’AEF après la Première Guerre mondiale, la mise sous tutelle de l’AEF de certains services publics camerounais, la création d’une monnaie commune, le rattachement du nord-Gabon au Cameroun français et le ralliement du Cameroun français à la France Libre en 1940. La France ne se trompait pas dans la mesure où le Cameroun demeure le grand pôle de l’intégration en Afrique centrale. |
pp. : 191-213 | Antoine Manga Massina : vie et œuvre d’un grand commis de l’État (1952-2010) | Essomo Ngossia Patrick Magloire | Durant la période coloniale française au Cameroun, l’institution douanière est dirigée par des administrateurs coloniaux. Il faut attendre l’avènement des indépendances en 1960, pour voir un indigène d’hier occuper la fonction de directeur national des douanes. A partir de cette date, plusieurs illustres Camerounais de tout bord vont se succéder, les uns plus ingénieux que les autres ; et parmi ces hauts commis de l’État, figure en bonne place Antoine Manga Massina. Camerounais, né le 3 mai 1952, originaire du Département du Mbam et Kim, cet Inspecteur principal des douanes hors échelle, après de bonnes études scolaires et universitaires, ainsi qu’une riche carrière au Cameroun et à l’étranger, va présider aux destinées de la douane par deux fois. D’abord comme Directeur National entre 2000 et 2003, et ensuite comme premier Directeur Général de 2005 à 2007. Son passage remarquable à la tête de cette institution mérite une analyse des différents aspects qui l’ont marquée. A partir des divers témoignages, sources primaires, secondaires et iconographiques que nous avons trouvées aux archives de la Direction Générale des douanes et des divers centres spécialisés, nous allons retracer son parcours et le rôle prépondérant qu’il a joué dans le développement de l’environnement douanier camerounais. |
pp. : 215-237 | Les réminiscences de la doctrine de guerre révolutionnaire au Cameroun | Mahoula Ndjokwe Rose Nadine & Ebode Maurice Le Grand | La doctrine française de guerre révolutionnaire développée lors des conflits de décolonisation a influencé la pensée stratégique et tactique de nombreuses armées confrontées à des insurrections dans le monde. Au Cameroun, pays faisant face à des crises sécuritaires asymétriques depuis plusieurs années, l’héritage conceptuel issu de l’expérience française contre la subversion a structuré l’approche militaire des conflits. Sur le plan stratégique, la notion de contrôle du territoire et des populations, le dépistage des forces souterraines ou l’association des efforts civils et militaires ont guidé la formulation de la réponse camerounaise. C’est surtout au niveau tactique que les transferts des savoirs-faire contre-insurrectionnels se sont concrétisés à travers l’appropriation de leviers opérationnels clés tels que le quadrillage territorial, le renseignement ou l’action psychologique. Néanmoins, l’efficacité de ces outils sur le théâtre des opérations camerounais a nécessité leur réinterprétation en profondeur afin de tenir compte des spécificités environnementales, humaines et matérielles propres aux conflits internes. Les précédents énoncés induisent une interrogation qui se décline ainsi qu’il suit : dans quelle mesure la vision camerounaise actuelle de la gestion des crises asymétriques demeure-t-elle influencée par ce legs doctrinal issu de la colonisation française ? Comment parvient-elle à s’en affranchir pour élaborer une approche adaptée à ses propres réalités ? On peut émettre l’hypothèse selon laquelle c’est par un processus d’hybridation créative et de réappropriation sélective que les forces camerounaises se sont approprié l’héritage français, l’adaptant de manière évolutive aux réalités mouvantes de fronts instables. Le présent article se fonde sur une triple approche : explicative, historique et critique. La triangulation de ces différentes méthodes permettra de croiser les regards et d’affiner la compréhension du sujet ; l’essentiel étant de saisir à la fois les influences extérieures et la manière dont elles ont été prises en compte et transformées par le contexte national camerounais. |
pp. : 239-260 | L’agbadzi, une institution politique et sociale en pays odzukru (région Sud de la Côte d’Ivoire) | Essoh Nome Rose De Lima | Connu sous le vocable de fête de la richesse par de nombreux Ivoiriens, l’agbadzi fait partie de cette palette d’institutions qui régissent la vie sociale et politique des Odzukru. À la vérité, dans le processus d’ascension politique et sociale pratiquée dans cette société, elle se positionne comme le maillon de transition vers la sphère supérieure de responsabilité politique. En effet, dans cette société, la gestion du pouvoir est collégiale et s’exerce par classe d’âge. Pour y participer, l’individu devait obligatoirement passer par le rite de l’agbadzi. Son exécution introduit l’individu non seulement dans la classe des nobles, mais le prépare à ses futures responsabilités de dirigeant. Pratiquée depuis le XVIIIe siècle par les Odzukru, cette cérémonie requiert la mobilisation de biens matériels et numéraires importants qui permettent de remplir un certain nombre de critères. Les exigences de ce rite et son caractère obligatoire conduisaient les Odzukru à se surpasser et à travailler dans le seul but d’amasser des biens qui leur permettraient de répondre à cette obligation sociale. Loin d’être une contrainte, l’agbadzi doit être perçue comme une source d’émulation au travail. Il est le creuset d’importantes valeurs sociales indispensables à une communauté nationale en quête de développement. C’est par conséquent cet aspect essentiel de ce rite qu’il serait intéressant de faire émerger et d’analyser dans cet article. |
pp. : 261-279 | Jean Keutcha, acteur du renouveau de la politique étrangère du Cameroun à partir de la décennie 1970 : cas de la coopération avec l’OIF | Ngagoum Edmond François | L’objet du présent article est de ressortir le rôle d’un acteur clé de la diplomatie camerounaise dans la coopération avec l’OIF au cours de la décennie 1970, tout en relevant les facteurs explicatifs et les effets induits. En effet, c’est au cours de la décennie 1970 que le Cameroun amorce un processus d’engagement de son action extérieure. Avant cette période, le Cameroun, du fait de son histoire coloniale singulière marquée par une double appartenance au monde anglophone et francophone, s’était abstenu d’appartenir aux organisations internationales créées par les deux puissances coloniales que sont la France et la Grande-Bretagne. De plus, la guerre de libération influença considérablement le choix de ses partenaires de la première décennie. C’est ainsi que Jean Keutcha amorça un renouveau diplomatique pour le pays, caractérisé par l’ouverture et la diversification de ses partenaires. La coopération avec l’OIF a été rendue possible par ces différentes contingences. Ce travail se base sur les sources d’archives, écrites, numériques et iconographiques, il s’appuie sur une méthode d’analyse à la fois synchronique et diachronique. |
Caractéristiques
ISSN : 2959-3476
Périodicité : un numéro par an
Prix : 7.500 F CFA (Zone CEMAC)
Pagination : 286 pages
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Ngoa-Ekelle. Revue du REPRI. Volume 1
7.500 FcfaRéseau d’Études Politiques et des Relations Internationales (REPRI) – ex-LAEPORI
ISSN : 2959-3476
Parution: Avril 2023